Voyage(e)

Rembobinons. Janvier 2021, on monte dans un avion qui nous emmène de l'autre côté de la planète. Mer turquoise, faune incroyable, mangues et ananas, l'aventure. 


Juin 2021, on monte dans notre vaisseau Apollo, qui nous emmène aux confins de l'Europe. Soleil de minuit et pluie de midi, kotbullars et soupe kurde, l'aventure.


Avril 2022, on monte sur nos vélos, qui nous emmènent .... 


 Sur la traversée des Andes ou sur la haute route du Pamir? Ni l'un ni l'autre : en l'an deux de l'ère covid, trop de frontières ne se franchissent qu'en avion et/ou avec un carnet de vaccination trop rempli. On a déjà épuisé notre quota carbone (et notre quota zénitude à la perspective d'emballer cinq vélos tous les deux mois est à zéro de base), et on n'a pas aimé notre expérience des vaccins covid.


Alors on joue à domicile. Exit les tortues des Galapagos, les grizzlis et les élans. Exit le gallopinto costaricain, les chokladflarns finlandais et le spanakorizo grec. Exit l'exotisme.

Mais alors, qu'est-ce qui reste?


Il reste la Terre. Pieds dans l'herbe, nez dans les fleurs, chant du ruisseau dans les oreilles. Un de nos meilleurs souvenirs de voyage reste ces deux mois de bivouac dans l'Ouest américain. Se coucher sous les étoiles et écouter le vent chanter dans le silence, dormir au sol, chercher où se lèvera le soleil demain matin, tous ces réflexes encore inscrits au fond de notre ADN d'Homo Sapiens ....

Et puis il reste l'Homme. Un autre meilleur souvenir? Les discussions sous un bananier du Costa Rica, autour d'un barbecue américain, dans un chalet norvégien ou au bord d'un lac turc.La vie ici et là-bas, l'école, la politique, la météo.... Homo Sapiens est un être sociable - pour le meilleur et pour le pire.


Ce voyage ne figurera pas dans le top d'Instagram (surtout qu'on n'a pas Instagram), il ne déclenchera pas des oh et des ah. On ne verra sans doute pas Angkor Vat ni le Machu Picchu, on ne cochera pas les cases du grand barnum touristique mondial.

Mais on s'emplit le coeur d'humanité bienveillante et l'esprit de richesse intérieure. 

On pédale, on vit à même la Terre, et puis on rencontre, on discute, on partage. Ici, un éco lieu, là une microferme vivrière, partout des histoires du quotidien et des rêves de lendemains.  

L'aventure commence au bout de la rue (copyright Trapp) et au premier sourire échangé....










Écrire commentaire

Commentaires: 0