C'est comment....Les Balkans?

En bref

La Croatie, tout le monde connaît. Le Monténégro, ça commence... Mais la Serbie? Les méchants de la guerre. La Macédoine ? Une salade et un Alexandre.

Dix jours de parenthèse enchantée, dans un petit morceau d'Orient au milieu de l'Europe. Le touriste est rare, l'etranger est accueilli avec enthousiasme : Bonjour! Comment ça va ? Un deux trois nous irons au bois..... On est francophile, dans les Balkans.


La pluie et le beau temps

Peu importe la latitude méridionale, l'automne est précoce dans les Balkans. Les forêts s'enflamment, de mille nuances de brun, orange, rouge.

Côté ciel, c'est plutôt le gris qui domine, pour dégouliner sur les épaules des inconscients voyageurs : la Serbie en octobre, quelle idée !

Et puis, à l'occasion, le gris vire au blanc, voici déjà la neige. Bonjour, l'hiver.


Urbi et orbi

Le vieux, c'est has been, le neuf c'est beautiful. On ne sait pas trop si c'est un héritage du communisme, l'homme nouveau etc, ou si le bois local utilisé en construction ne résiste pas bien aux outrages du temps. Mais on voit très peu d'anciennes bâtisses dans les villages, où la tendance est à la brique laissée nue. 

Dans la prospère plaine de Voivodine, ceux qui ont les moyens bâtissent plus grand et plus pompeux que le voisin, à grand renfort de colonnes et balcons. Point de telle fantaisie dans les villages des montagnes, on fait carré et sobre.


Au Nord, la plaine, donc. Franchi le Danube, voici les montagnes, pas très hautes, mais au climat austère et au sol chiche. L'ambiance oscille entre forêts et profondes vallées des Cévennes, et hauts plateaux calcaires du Mézenc.

La Macédoine tout entière se niche dans les montagnes ou sur de hauts plateaux. Des villages s'accrochent au-dessus du vide un peu partout.


Eu égard au temps charmant, la rando n'a pas été à l'honneur, les animaux sauvages non plus à part quelques chevreuils. Par contre, les routes sont très fréquentées par les chiens, parfois visiblement sans maître, et les moutons en Serbie, auxquels on peut ajouter chats et chèvres en Macédoine.

Chevaux et vaches passent aussi à l'occasion.

Autres habitués des bords de route, sans aucun charme eux, les déchets.... Partout, des emballages, des plastiques, du papier toilette et ce qui l'accompagne. 


Ca roule?

Cahin-caha ! Ou tagadac tagadac, de plaque de ciment en plaque de ciment dans la Voivodine serbe. Pour un joli bitume lisse, voir l'autoroute - et sortir la monnaie, péage à l'entrée.

Paradoxalement, le bitume est en meilleur état dans les montagnes, où il est probablement beaucoup plus récent. D'ailleurs, les villages les plus reculés sont toujours desservis par des pistes de terre.


Comme dans les pays précédents, les panneaux d'agglomération et de limitation de vitesse sont là pour les touristes en Serbie. En Macédoine, on fait encore plus simple : considérez les feux rouges et les lignes blanches comme de simples éléments décoratifs, et la rue comme un parking. Dépassements, priorité et stationnement (y compris en 2e ou 3e file) libres. Si vous avez du mal à vous débarrasser de vos réflexes français, pas d'inquiétude, on vous doublera simplement sans s'énerver (y compris au feu rouge, donc).


Le parc automobile accuse quelques années. Les caisses à savon Yugo et Lada sont encore nombreuses.

De nombreux minibus, encore siglés de clubs de foot ou villes occidentaux, circulent entre les villages, sorte de taxis collectifs ou bus informels.


Qu'est-ce qu'on mange

Cinq siècles occupation ottomane ont quelque peu influencé la cuisine locale : feuilletés généreusement huilés en boulangerie, kebabs et bureks (pâte feuilletée fourrée de viande ou autre) au restaurant. On est tous contents de retrouver les légumes après des mois de règne de la pomme de terre : feuille de vigne, poivrons, salades, piment aussi. 


Les supermarchés à l'occidentale sont cantonnés aux grandes villes. Ailleurs, ce sont les petites épiceries ou supérettes qui achalandent la marchandise.

Pour les fruits et légumes, voir sur le bord des routes : tomates, piments, raisin sont vendus directement du coffre au consommateur.


Covid-era

Après un bref intermède hongrois (quel covid? Y'a pas de covid en Hongrie), les masques font leur retour dans les magasins - mais sans excès de zèle.


Ainsi va la vie locale

On trouve du miel et de la confiture un peu partout sur les bords de route.

Du bois en cours de combustion dans son four à charbon, aussi.

Et, en Macédoine, bien appréciables pour le voyageur, de belles sources, souvent ornées d'un portrait de saint.


Sanctions économiques de l'ère Milosevic obligent, la Serbie a dû se passer d'engrais et autres pesticides importés pendant vingt ans. Comme une habitude se perd difficilement (bonne ou mauvaise, l'habitude, ça dépend si c'est Pierre Rabhi ou le représentant de Monsanto qui parle), la majeure partie des terres est restée ensuite en bio - la bagatelle de 95 %, en fait. La Macédoine n'est pas en reste, l'agriculture étant restée familiale et modeste. D'ailleurs, comment faire passer un épandeur dans une parcelle exiguë et en pente au bout d'une piste étroite?


En Macédoine, la journée est cadencée par les appels à la prière, repris simultanément par les minarets présents dans chaque village. 

Les monastères, véritables bastions fortifiés en souvenir de temps agités, sont également nombreux dans les deux pays.


Les tops

Novi Sad, ville paisible et coquette de Serbie

Les environs de Kremna et Bajina Basta, entre vallées profondes et alpages dans les nuages (par contre le lac de Zaovine ne casse pas trois pattes à un canard)

Les méandres de la rivière Uvac, et ses environs

Skopje, la capitale de la Macédoine du Nord, entre statues classiques et bazar oriental

Le monastère St Jean Bigorski, perdu dans les montagnes et authentique

Le massif du Magaro, au-dessus du lac d'Ohrid

Délicieux restaurant familial avec vue imprenable sur Ohrid : Terrassa Utarna.



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