C'est comment.... Le Danemark ?

Urbi et orbi

Sur la côte est, l'axe principal enfile comme des perles les principales villes du pays. Centres anciens remarquablement conservés, parcs, pistes cyclables, la vie est douce. Du reste, les gens ne semblent pas rêver d'une fuite à la campagne, les lotissements sont fort peu nombreux, et on n'a traversé aucune de ces Sim City coutumières de nos tristes banlieues tricolores (beige, gris, blanc cassé). Un peu partout dans la campagne, de superbes fermes de brique, murs blanchis, toit de chaume, sont en vente, et même pas cher. Quel contraste avec l'hystérie actuelle du marché immobilier français...

Sans surprise, le pays est aussi très fort en eco-quartiers. Pas version lotissement sans âme - avec fenêtres au Sud, bravo (oui, j'ai une dent contre les lotissements), non, version village de conte, maisons de bois de toutes les formes et tailles, allées fleuries ouvrant au détour d'un virage sur une aire de jeu (en bois bien sûr) ou un terrain de sport collectif.


Le Danemark n'est pas réputé pour son relief. Il s'offre tout de même quelques vallonnements au centre du Jutland, vers Silkeborg et dans les Mols - jusqu'à l'altitude ébouriffante de 170 mètres. Ailleurs, les champs de céréales - avoine, orge, blé- ondulent sous le vent, et vaches et chevaux paissent dans les prés. Au Nord, l'herbe doit céder du terrain devant le sable. Des chapelets de dunes bordent les côtes, et certaines dunes traversent même tranquillement les terres d'ouest en est, avalant phares, églises et villages.

Nulle part la mer n'est bien loin.Le fjord du Limfjord coupe même le pays. De croquignolets ports de pêche sont installés un peu partout, et on ramasse sur les rivages de la Baltique la précieuse ambre, cette résine fossile qui, une fois polie, révèle sa magie : transparence, insectes enchâssés, reflets chauds ...



La pluie et le beau temps

On s'est laissé dire que la contrée était plutôt humide. On gardait aussi un souvenir mouillé d'un précédent voyage dans la Suède voisine fin juin.

Mais décidément, pour ce voyage, le grand Manitou météo nous accompagné de sa bienveillance. Un seul jour de pluie sur quatorze ! 

Les nuages vont et viennent, le ciel oscille entre le gris perle, les blancs moutons et l'azur. Le vent orchestre le ballet, en particulier sur la côte Ouest et dans le Nord - souvent de façon énergique.


Ca roule ?

Ça roule beaucoup à vélo ! Le pays est sillonné de superbes pistes cyclables, et pas de col pour dégoûter les amateurs. Juste un peu de vent. Ou beaucoup de vent.


Même les bébés roulent : rares sont les portes-bébé et écharpes, ici on préfère les somptueuses poussettes, assez souvent deux places. Les plus petits sont en nacelle, calés assis par quelques coussins quand ils grandissent. Pratique pour la sieste!


En fourgon, c'est le paradis des bivouacs. Le site udinaturen recense les parkings, sites de camping gratuits, abris, plus qu'à choisir. Et, ah ces abris.... - on dit Shelter ici. La formule idéale pour une nuit à la belle étoile sans l'invasion des fourmis ou le réveil par la pluie. Eau courante et toilettes sèches souvent incluses dans le pack. Que demander de plus?



Qu'est-ce qu'on mange ?

Au petit déjeuner, de somptueux mueslis et des flocons d'avoine. Du pain aussi, du bien noir et costaud qui tient au corps, pas une pâle baguette.

Au rayon frais, du fromage, si, si. Et des yaourts en brique d'un litre. Attention au skyr, ce yaourt fermenté - vous risqueriez d'aimer ce petit goût acidulé.

Au coin du feu de camp, ce sera saucisse grillée. Et en dessert, ces succulentes fraises en vente un peu partout sur le bord des routes. A moins qu'on ne craque pour la pâtisserie nationale : le wienerbrød, ce délice a mi-chemin entre la galette frangipane et le Pepito...


Ainsi va la vie

L'école s'achève de bonne heure. En cette fin d'année scolaire, on aperçoit des groupes d'écoliers en sortie dans les villes et musées. Ils se baladent par petits groupes de 3 à 5 enfants, sans accompagnateur visible, la confiance est visiblement de mise.


Confiance aussi sur les étals qui bordent les routes. Pommes de terre, fraises, oeufs, servez-vous ! Et on dépose la somme dûe dans une boîte.


Les étudiants sont en vacances, et fêtent ça! Des camions sillonnent les villages, embarquant les jeunes coiffés de leur drôle de chapeau marin. Et que ça danse, siffle et chante dans la benne!


En revanche, une fois adulte, on évitera les excès en public. On ne raconte pas sa vie aux gens qu'on ne connaît pas, pour commencer. Et si fête il y a, c'est avec retenue : le feu de la Saint Jean se regarde en silence, s'applaudit, pour les plus délurés se chante doucement avec les paroles dédiées. Et on rentre chez soi. Les danses jusqu'au bout de la nuit, c'est bon pour les ours des bois du Nord de la Scandinavie.


Covid-era

A la frontière, il a fallu montrer patte blanche, en sortant les certificats de vaccination. Bon, au moins c'aura servi à quelque chose. Il s'avérera qu'ils vont servir beaucoup, ces certificats : dès qu'on entre dans un bâtiment ouvert au public. Maison Lego, éco-musée, diverses visites.... Le prix à payer dans ce pays qui fait figure de havre : fini le masque, on en oublierait qu'il y a une pandémie ! En revanche, distributeurs de gel partout.


Les tops

Lego House (ne pas confondre avec Legoland), pour jouer aux Legos toute la journée.

La région des Mols, entre landes et collines.

Rubjerg Knude, pour une belle balade de Kirkegård au phare, par les dunes dans la lumière dorée du soir.

La dune mobile de Råbjerg Mile, improbable désert au milieu des terres (à voir avant 2200, date estimée d'arrivée de la dune dans la Baltique).

Grenen, la rencontre des deux mers.

Dormir en Shelter!

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