C'est comment.... Les États-Unis ?

En bref

Voyager aux Etats Unis, ça fait tout de suite moins exotique que l'Equateur ou l'Inde. Et pourtant....

Et pourtant, on a découvert ici des paysages à couper le souffle et des immensités à perdre le regard.

Et pourtant, on a été surpris, parfois décontenancés, parfois charmés par les habitudes, échanges, qui n'ont rien à voir avec chez nous.

Les États-Unis resteront pour nous le pays des grands espaces, des feux de camp au fond des bois, des nouveaux rêves pour la suite du voyage. Le pays des possibles aussi. Un pays où on a ressenti un intense sentiment de liberté.

 

La pluie et le beau temps

C'est vaste, les États-Unis. Aussi vaste que l'Europe. Alors, quand il fait 40 degrés celsius à Miami, il pleut des trombes d'eau dans l'Oklahoma, on accueille la douceur printanière dans l'Oregon, il neige dans le Wyoming et le soleil peine à dissiper le froid matinal dans l'Idaho.


Urbi et orbi

La ville est faite pour la voiture : superficie étendue, beaucoup de quartiers résidentiels et peu d'immeubles d'habitation, vastes centres commerciaux aux intersections des grands axes de circulation.

L'habitat dispersé est également très répandu : que de maisons ou petits hameaux isolés, à des kilomètres et des kilomètres de tout bourg! Amoureux de la solitude et de la nature, l'Eden est aux Etats Unis. 

Les églises sont très présentes. Point de village (village américain : ensemble épars d'une dizaine de bâtiments, définition Delaunay) qui ne compte deux ou trois chapelles : église adventiste, église baptiste, église du saint des derniers jours, .... On pressent l'importance que peut prendre cette communauté, seul prétexte à rassemblement pour ces habitants du milieu de nulle part.

Les basses maisons de ciment, qui ont cours en Amérique centrale, se retrouvent sous le soleil de Floride et de Californie. Ailleurs, la parole est à la maison de bois, peinte de toutes les teintes à l'Ouest, au naturel dans les vallons de l'Idaho et du Wyoming.

Les États Unis, c'est aussi les grands espaces sauvages. Marais peuplés d'alligators, prairies immenses où paissent les cerfs et les chiens de prairie, forêts abritant ours et élans, montagnes vierges d'infrastructures... L'échelle est démesurée par rapport à notre petite Europe ! 

Les forets nationales couvrent une bonne partie de ces espaces, quand ce ne sont pas d'immenses parcs nationaux. Le Yellowstone fait la superficie de la Corse...

Seule une infime fraction de ces parcs est accessible en voiture - fraction alors très aménagée de belvédères, vues panoramiques, petits chemins de découverte. Rares sont ceux qui s'éloignent de leur véhicule.

Pour aller plus loin, il faut un back-country permit dans les parcs nationaux. Hors des parcs, les itinéraires les plus prisés (certains lacs et cascades) sont soumis à réservation préalable... 

Amérique, entre liberté et ultra-régulation, entre voiture et immensités vierges, terre de paradoxes....


Ça roule ?

Ah ça oui, ça roule. Mais en voiture. Le bus, on oublie. Et pour les longues distances, on ne prend pas un car Greyhound mais un avion, beaucoup moins cher.

En voiture, donc. Avec des routes fréquemment à 3 ou 4 voies... dans chaque sens et des drives partout - au restaurant, mais aussi pour retirer de l'argent, à la pharmacie, au test covid...

Curiosités du code de la route : on peut doubler par la droite, et tourner à droite au feu rouge.

Au carrefour, les feux sont de l'autre côté. Les panneaux annoncent le nom de l'artère croisée, et non de celle sur laquelle on roule. Une fois compris, ça paraît logique.

Mais le piéton a ses droits aussi. Les voitures s'arrêtent dès qu'il souhaite traverser, et à distance respectueuse.

Le parc automobile est largement dominé par les pick-ups et les énormes monospaces 6 places - le tout souvent en mode 4x4.

Côté récréatives véhicules, le choix est impressionnant. Les vieilles caravanes européennes peuvent être remisées. Enormes camping-cars tractant un pick-up, caravanes à soufflets latéraux, cellules sur pick-up avec toit extensible...


Covid-era

Politique sanitaire à géométrie variable.

Certains restaurants sont fermés, d'autres ne font que vente à emporter, d'autres encore service en salle. Idem pour les petits déjeuners dans les hôtels.

Certains visitor centers sont ouverts, d'autres seulement avec guichet extérieur, d'autres encore fermés.

On porte volontiers le masque dans la rue dans certaines villes, dans d'autres il est superflu même en intérieur.

Bref, c'est la loterie.

D'un État à l'autre, la politique varie aussi.

Ainsi, la Floride ne se soucie pas trop du covid et festoie volontiers en grappe au bar - à part à Miami, qui prend le sujet plus au sérieux. Le masque n'est pas obligatoire dans l'Idaho et le Montana, y compris au supermarché.

A contrario, la Californie a fermé tous les petits commerces et les visitors centers. Dans l'Oregon, les écoliers n'ont repris les cours qu'en avril 2021, et seulement deux heures par jour.

Mais partout, pour se faire vacciner, pas compliqué : il suffit d'aller à la pharmacie de son supermarché. Pas de plate-forme de rendez-vous, pas d'attente de trois semaines, pas de critères d'âge ni même souvent de résidence. Et parfois, on repart même avec des tickets de métro ou train offerts. Faut pas s'étonner que la campagne de vaccination progresse plus vite que dans d'autres pays...


Ainsi va la vie locale....

L'école finit en début d'après-midi. De nombreux établissements imposent le port de l'uniforme. Dans les cours de récréation, d'immenses structures de jeu. Les classes semblent de taille assez réduite, 18 à 20 élèves, en tout cas pour les groupes d'enfants qu'on a pu observer en visite scolaire.

La bannière étoilée est partout : sur les voitures, sur les pelouses, sur les parkings de centre commercial.... Certains drapeaux sont immenses.

On ne sait pas trop si c'est une cause ou une conséquence de la propension des Américains à aller au tribunal. Mais il y a des messages d'avertissement pour tout et n'importe quoi : ne pas manger la farine crue; attention à ne pas se brûler avec le récipient sortant du micro ondes; chemin descendant, penser à la remontée et économiser son souffle; le plastique présent dans cet hôtel ou cette tente peut être à l'origine de cancers....

D'ailleurs, d'immenses panneaux publicitaires vantent les services d'avocats, en cas d'accident de la route ou de blessure.

Un sentiment global de sécurité règne (sauf quand un cinglé vient jouer au ball-trap dans un supermarché ou une université...). Les gens laissent la clé sur le contact et le moteur tourner pour un court arrêt, et les fenêtres grandes ouvertes pour des arrêts plus longs. Aucun problème ici à stationner avec un coffre visiblement plein, quand c'est parfois une très mauvaise idée dans les lieux touristiques en France... De même, on est toujours entrés au supermarché avec un sac à dos, sans aucune remarque.

La discussion est facile, l'abord aisé. Les gens vont spontanément les uns vers les autres : bravo, bienvenue au sommet! Avez-vous vu l'alligator là-bas? Venez regarder dans la longue-vue ces ours ou ces loups! Where are you from?

En matière de protection de l'environnement, que de paradoxes. Certains itinéraires sont soumis à réservation pour limiter la fréquentation, voire carrément fermés une partie de l'année. 

Mais que de déchets abandonnés sur certains bivouacs... Et les supermarchés sont restés à l'ère des petits sacs plastique à usage unique (même si on voudrait les faire durer, ils se déchirent en moins de deux... Et vous ne les ramènerez pas pour les prochaines courses, puisque les caissiers remplissent les sacs de leur carrousel.).


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