C'est comment... l'Equateur ?

En bref

L'Amérique du Sud, c'est violent, dangereux, insalubre. Non on ne va pas commencer par là, trop craignos. Si? Si, pas trop le choix au temps du covid.

Ben on n'a pas vu les pays voisins, la faute à un petit virus qui ne doit rien à la supposée insalubrité locale, mais on a adoré l'Equateur.

Biotopes incroyablement variés, accueil souriant, prix fort sympathiques, voyage facile qu'il s'agisse de se déplacer ou de trouver à manger.


Dis-moi où tu es, je te dirai...

Je te dirai le temps et le paysage !


Les Andes, longue allée des volcans traversant du Nord au Sud le pays, leur paramo pelé, leurs lagunes nichées au pied des volcans. Nuages tenaces sur les sommets, soleil qui chauffe toit ce qu'il peut lorsqu'il parvient à glisser quelques rayons, pluie rare et économe de ses gouttes. Ici c'est le royaume des vigognes et des rapaces.


L'Amazonie, océan de verdure lové au pied de la cordillère. Soleil et averses torrentielles se livrent un combat furieux et sans fin, chacun laissant éclater tour à tour sa pleine puissance. Fougères géantes, arbres sang-de-dragon, anacondas, tarentules, et aras...


La forêt pluviale d'altitude, accrochée sur les flancs des Andes, même côté Pacifique, sa végétation luxuriante. Le jour se lève avec le beau temps, puis l'humidité du Pacifique envahit peu à peu le ciel, butant sur la barrière des Andes; la pluie rythme l'après-midi et la soirée. La gente ailée, colibris, toucans, papillons, laissent éclater ses couleurs, et de minuscules grenouilles peuplent les étangs et les arbres.


Qu'est-ce qu'on mange ?

Des fruits : mangue, ananas, poire-concombre, papaye, bananes (petites, grandes, rouges, mouchetées, nature, frites, en semoule...)

Des patacones : bananes plantain frite, écrasées et refrites. Fameux.

Des empenadas, sorte de beignets au fromage.


Au desayuno : oeufs, pains de yucca, salade de fruits

A  midi : le traditionnel almerzuo se compose d'un bouillon de poisson, viande, pâtes, suivi d'un plat de viande (poulet, porc, tripes) avec son riz, ses haricots, sa banane plantain. Ne pas oublier la salsa picante (tomate, oignon et piment). 3 assiettes nous suffisent amplement pour 5!

On trouve aussi de nombreuses échoppes vendant des salchipapa (saucisses-frites) pour 1,5 dollar.

L'Italie est bien représentée : pizzeria et gelateria dans chaque rue ou presque.


Urbi et orbi

Les villes sont organisées en blocs plus ou moins géométriques, et les numéros des bâtiments sont à l'avenant : 14-6, c'est le numéro 6 dans le bloc 14.

Pas de centres commerciaux avec leurs enseignes standard et parkings immenses en Équateur. Pour acheter un fauteuil, c'est dans le bloc des meubles. Pour une pinata, dans celui des articles de fête. Pour un bijou, une douche, un enjoliveur, idem. 

Quant aux épiceries et boulangeries, elles sont partout.


On ne s'est jamais sentis en insécurité. Mais les parcs urbains sont notoirement dangereux la nuit, des gardes armés filtrent l'entrée dans les banques, et dans les quartiers périphériques les maisons se cachent derrière des murs surmontés de barrières électriques ou de tessons de verre. Les écoles aussi - au moins leurs murs sont ornés de fresques à la gloire de l'environnement, du recyclage ou de la paix.


Pas de style architectural prédominant, libre place à la créativité du constructeur. Les seuls lotissements Sim-city sont à l'orée des grandes villes, derrière une clôture électrique et avec garde à l'entrée. Ils ont même leurs commerces et leur école, parfois.


Dès la sortie de la ville, potagers, vaches au piquet et modestes cahutes d'une seule pièce apparaissent. Les chiens sont moins aimables, mais aucun n'a tenté de goûter notre pantalon (la dernière lessive doit remonter trop loin). Les champs s'accrochent aux pentes jusqu'à 4000m d'altitude, puis la végétation rase prend le relais.



Ça roule ?

Oui ça roule pas mal en Équateur. Des bus de partout à partout, avec arrêt sur demande au milieu de nulle part. Pas la peine de s'embêter à prendre le billet à l'avance, ni de courir après le bus, il sera trop content de faire monter un passager de plus. Optymo Belfort pourrait en prendre de la graine.

Des pick-ups transportant généralement plus de passagers que de sièges - la caisse étant très pratique pour ça, ou descendre quelques poules au marché. Et faire la sieste, pour les chiens. Beaucoup de voitures de marque Chevrolet - mais au moinsss 4 Peugeot vues en un mois.

Des taxis, en ville, en village, en campagne, qui lancent un petit coup de klaxon au passage : intéressé ? Si oui, y'a toujours moyen de négocier un peu.

De manière générale, le siège auto n'est pas encore arrivé ici.

Et le piéton n'est jamais, au grand jamais, prioritaire. Même sur un passage piéton. Même si le feu piéton est vert. Même s'il est déjà au milieu de la chaussée. On espère que FinnAir et Norwegian Airlines préviennent bien les ressortissants des pays scandinaves avant leur arrivée, sinon ils ne doivent pas survivre à la première ville ici.


Covid-era

Les restaurants sont ouverts (aucune idée pour les cinémas, les navets dans les bus nous ont suffi).

En revanche, masque systématique en ville et village, y compris chez les minots de 2 ans. D'ailleurs, de très jolis masques brodés sont en vente un peu partout - mais on pourrait bien s'entendre dire en France qu'ils ne sont pas à la norme trucmuche (cette norme magique, qui n'existait pas au printemps quand le masque ne servait à rien - mais quand même voilà un tuto pour vous en faire un, débrouillez-vous).

Gel hydroalcoolique quasi omniprésent, et prise de température fréquente à l'entrée des marchés ou lieux de restauration. Parfois il faut aussi marcher sur un paillasson désinfectant.


Ainsi va la vie locale

Partout, on trouvera:

- des chiens. Des petits et des gros, des en liberté et des derrière les barreaux du portail, des accueillants et des grandes gueules. Ils vaquent à leurs occupations dans la rue et les chemins, souvent à deux ou trois. Corolaire : aussi des crottes de chien partout - de toute façon, vu les trous et tuyaux qui dépassent du trottoir, mieux vaut regarder où on met les pieds.

- des aires de jeu, d'une taille souvent impressionnante.

- des enfants : derrière le comptoir du resto ou faisant leurs devoirs à une table, à côté du chauffeur du bus, vendant de menus articles dans la rue du haut de leurs 12 ans. C'est qu'ici l'instruction obligatoire s'étend de 3 ou 5 ans à 11 ans, et que nombre de familles indigènes ne poussent pas plus loin.

- des costumes indigènes : chapeau de feutre, jupe colorée de velours et poncho épinglé dans les Andes centrales, jupe noire et chemisier finement brodé dans la région d'Otavalo, un peu de tout à Quito.


Le produit vaisselle n'est pas dans un flacon, mais sous forme de pâte dans un pot.

L'eau chaude n'est jamais acquise, même si elle est promise sur un grand panneau devant l'hôtel. Quand elle fonctionne, c'est grâce à une résistance dans le pommeau de douche - d'où le fil électrique jusqu'au-dit pommeau, qui ferait hurler dans une salle de bain occidentale.

Des dents blanches et droites, c'est très important. Des pubs partout pour l'orthodontiste local, avec photos d'enfants aux dents blanches et droites.

Pour compter sur les doigts, on part de l'auriculaire. Là on s'aperçoit qu'on ne change pas facilement de sens après une trentaine d'années de pratique.




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