18-27 janvier : Entre volcans et selva

A nous l'allée des volcans, les 5000, l'oxygène rare et les vigognes ! Cette fois on prend le bus, ça serait dommage de rater le voyage, qui est tout autant dedans que dehors : colporteurs ambulants, locaux qui montent et descendent au milieu de nulle part, navets américains à la télé - euh non, finalement vaut mieux regarder dehors, l'estomac a du mal avec les navets américains, à moins que, éventuellement, ce ne soit les virages.  Très éventuellement.


On est contents d'arriver à Riobamba. Un peu moins après quelques centaines de mètres gris et mornes - et si ce n'est pas la plaine de Waterloo, les volcans restent obstinément cachés. Soyons francs : on n'a pas aimé Riobamba, son manque d'animation, son bus introuvable pour les villages voisins. Voilà, on peut nous lapider.

N'empêche, on conseille plutôt au voyageur en quête de verdure de s'arrêter à Guamote. 

Et l'oxygène rare, l'ivresse des cimes et les vigognes, c'est mieux sur les photos quand le nuage n'occupe pas tout l'écran. Alors on poursuit notre chemin.


Nouveau bus, nouveau navet, nouveaux virages, mais maintenant ça descend. Ça descend jusqu'au pied des Andes, vers une forêt que certains connaissent sous le nom d'Amazonie. Vous connaissez ?

Adieu cimes et lamas, à nous la selva, les arbres immenses et les tarentules! 


Puyo, charmante bourgade, nettement plus animée que Riobamba... Et plus arrosée. On découvre la pluie amazonienne : imaginez une averse torrentielle sous orage d'été en France. Multiplier par 4h, calculer le nombre de baignoires remplies. Et ce, cada dia ! Mais c'est quand même une charmante bourgade.

Avant de s'enfoncer dans les profondeurs de l'Amazonie, visite au refuge animalier Yana Cocha, où sont recueillis des animaux victimes de trafic : singes, ocelots, renards, chouettes et autres spécimens dont on ne connaissait même pas l'existence - un chat nous suffit comme animal de compagnie, nous, surtout quand il fait tigre en même temps.

Le lendemain, Patrice de Native Jungle vient nous sauver de la noyade entre l'hôtel et son agence. Des bottes, un poncho (style sac plastique de Disneyland, trop classe) et c'est parti sous la douche quotidienne pour l'aventure amazonienne, les lianes, Tarzan, la pirogue et tout et tout.

Euh, enfin presque. La pirogue est un vieux van, la rivière une route, et la cascade un grand classique de balade du dimanche, on dirait. Mais il y a quand même les arbres, les lianes et les explications du guide, ouf.

Arrêt impromptu près de bassins fumants... Ici on fabrique du sucre deux jours par semaine, le reste du temps se passant dans les champs de canne à sucre : broyage des plants pour extraire la sève, qui est chauffée dans ces grands bassins jusqu'à cristallisation. La pâte obtenue est découpée en grand lingots pur sucre, abonnement dentiste non inclus. Un régal.

On rend ensuite visite aux poissons géants dans leur bassin et à un mirador, hamacs et sono plein tube. Belle vue sur la forêt et belle adrénaline sur la "balançoire", mais on commence à s'inquiéter pour notre aventure amazonienne.

Quelqu'un a dû tuyauter le guide, il prononce le mot magique : chocolat ? Quoi, chocolat ? Oui, bien sûr chocolat !!! Pas grave pour la selva, chocolat. Dans une petite finca (ferme), on cueille donc une cabosse de cacao. Les graines ont le goût de litchis, pas mauvais du tout. On les fait sécher, puis griller sur le feu façon châtaignes. Puis, épluchage - ça brûle moins que les châtaignes. Plus qu'à broyer dans un antique moulin, pour obtenir une belle pâte de cacao ! Qu'on déguste en boisson, avec un peu plus de sucre que les Incas.

Arrêt suivant dans une communauté indigène. A fond les clichés, peinture sur la figure, danse avec jupe de palme, perroquet sur l'épaule. Mais le perroquet sur l'épaule c'est sympa.

A ce stade, on a gagné un kilo de pavé de sucre et une coupelle artisanale, des bandeaux tressés, mais on a un peu perdu espoir de l'aventure dans la forêt, nez à nez avec tarentules et anacondas - bon, les tarentules et les anacondas c'est facultatif.

Et là le guide nous dépose près de la rivière. Un chemin nous mène dans un nouveau village indigène, sans peintures ni jupe de palme, mais avec cabane de bambou et son serpent. L'espoir renaît.

Très belle soirée, à se balancer dans les hamacs au doux son de l'eau et des moustiques, puis au coin du feu au son du tambour en peau de jaguar. Notre hôte ne fait pas semblant, c'est un natif de la forêt, fils de chamane et même en espagnol la conversation est passionnante. 

C'est lui qui nous emmène le lendemain voir une nouvelle cascade. Plus personne, on est lundi et surtout on est vraiment dans la forêt cette fois. Forêt qui fournira les parapluies, l'onguent sur les piqûres de moustiques, le répulsif anti insectes et les barres énergétiques.

L'aventure est sauvée. Pour les aventuriers vrais de vrai, c'est plutôt dans le Cuyabeno qu'il faut aller. Pour ceux qui veulent rester en bons termes avec leur banquier, Puyo n'est pas si mal.


La forêt c'est sympa, la pluie un peu moins. Eniemu bus, énième navet, remontée dans les Andes pour Latacunga. Latacunga, jumelle de Riobamba... Le parc est en fait le cimetière, et pour aller tâter de l'ivresse des cimes du Cotopaxi, ca sera 50 dollars - nuages inclus dans le prix. Ou pour les fauchés, 2h de bus pour la célèbre lagune du Quilotoa. On passe à nouveau - en oubliant le doudou fétiche de Victor à l'hôtel. Rangez les mouchoirs, on le récupérera deux semaines plus tard à Quito, dans les bagages d'une compatriote compatissante.


Deux bus, fin du navet précèdent, nouveau navet avec beaucoup de douilles, on repasse l'équateur, voici Otavalo, suite au prochain épisode !



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