17-20 janvier : Cuenca

Atterris à Guayaquil, on tourne sitôt le dos au Pacifique. Les Andes nous attendent.

Cuenca, pas cher, 18 dollars! Qui passent à 80 au moment de payer. No gracias, saludos, on reprend nos sacs. Cuenca, 60 dollars ! 50? Allez top pour 50 dollars, 2h de route et 4200m de dénivelé. 

La plaine du Pacifique, ses champs de canne à sucre et ses bananiers viennent buter sur la barrière impassible des Andes. La route ne se démonte pas et part à l'assaut de la montagne, virage après virage, pour culminer à près de 4200m dans le parc du Cajas. Puis le chauffeur lance sa Ferrari dans la descente et on regrette un peu de ne pas avoir pris le bus. Mais on n'emboutira personne en dépit de dépassements rock and Roll, et on arrive sains et saufs à Cuenca, 2500m.

Cuenca la belle ! Églises, bâtiments fastueux, plafonds dorés, torrent descendant des cimes, cirque de montagnes, boutiques animées vendant l'essentiel, le superflu et l'improbable, la balade en ville a son charme. Les boulangeries à tous les coins de rue ne gâchent rien.

Pour ceux qui ont déjà vu Lucerne, merci, pas d'inquiétude : ponchos et plaids rappellent assez vite qu'on est en terre Kichwa, pas dans une bourgade suisse. Et puis y'a les marchés... Marché aux fleurs, marché d'artisanat local Cemuart (visite dangereuse : on repart avec une flûte à piston et une de pan, un mini-lama et un beau plaid en alpaga) et surtout marché du 10 de Agosto : pas de fromage ni de coucous, mais des étals de fruits croulant sous les mangues, bananes, poires, cerises, tomates, avocats...et une allée de la viande à vous convertir au végétarien fissa. A l'étage, place aux condiments et au chocolat (.... Faites pas comme nous. La belle plaque, c'est du pur cacao. Immangeable en l'état et pourtant c'est une chocolat-addict qui parle). Une fois les emplettes faites et le tri opéré entre tous les stands qui veulent nous faire asseoir, à table ! On oublie commodément que la viande vient probablement d'en-dessous et on se régale pour 6 dollars à cinq.

La ville c'est bien, la montagne c'est mieux. Une heure de bus nous ramènera dans le Cajas pour une belle rando à 4000 m (sentier 1 puis 3 au départ de la laguna Toreadora). On a tout lu : que c'était payant, que c'était maxi 4 personnes, que les gardes pouvaient nous imposer un itinéraire... C'est gratuit et les gardes se sont bornés à nous donner une carte (inutilisable). 

Bel itinéraire, entre lacs, zones humides, forêts d'arbres à papier dignes de contes de fée, et végétation de paramo. De vigognes, on ne verra que les crottes et les pistes - d'ailleurs, savoir lire une carte (une vraie carte téléchargée avant, pas le dépliant touristique du parc) n'est pas totalement superflu sur la fin.

Pour le retour, facile : marcher sur le bord de la route, s'inquiéter qu'il commence à pleuvoir, se retourner, agiter le bras. Et hop monter dans le bus - lequel descend nettement plus posément que la camionnetta.

Autre incontournable de Cuenca, son musée Pumapungo : à nous têtes réduites et aras! Et on a vraiment de la chance, il rouvre justement cette semaine! Ah bah non en fait, il est encore fermé, jusqu'à nouvel ordre.

Mais on a quand même de la chance : on trouve un splendide parc de jeu et de très sympathiques compagnes de tyrolienne.

Bons plans :

Anicha Hôtel, ou la jungle en pots dans une ancienne maison coloniale. Le marché a laissé des traces, viande interdite ici. Très bon petit déjeuner !

Restaurant Molienda café, ou comment se régaler en colombien pour 15 dollars à 5.

Et pour les enfants qui veulent des friiiiiites, mieux que Ronald, Copelia.